jeudi 21 février 2008

Lutter contre le racisme? vive l'arbitre!


La lutte contre le racisme ne relève pas d'interventions à la limite du politiquement correct par les habitués de la bien pensance organisée dans les journaux télévisés. Il s'agit d'un combat permanent qui passe par la répression inlassable ( les lois existent) et plus encore par l'éducation dans les médias, à l'école, dans les stades.
Je ne suis pas sûr que le feu de paille ultra mis en scène de l'"affaire Ouaddou" pénètre au delà de la surface des choses: le secrétaire d'état à Valenciennes, le ministre de la justice en colère, le président de la ligue en première ligne, l'arbitre comme toujours en bouc émissaire, j'appelle cela la politique spectacle.
Evidemment les mesures éducatives n'ont rien de spectaculaire et ne font pas de nouvelles voix électorales. Mais à force de faire du " spectaculaire" ne risque t on pas l'instrumentalisation et la banalisation. Bien sûr ces réactions - comme toutes les réactions - peuvent déclencher des prises de conscience mais l'éternelle répétition de ces faits divers du racisme fait craindre que l'intendance ne suive jamais:
- A quand la mise en valeur des nombreuses actions contre le racisme mises en oeuvre par les éducateurs, à l'école, dans les clubs sportifs et dans les associations culturelles? Leur extension?
-A quand des émissions télévisées sur les mesures de lutte contre toutes les discriminations, les actions engagées et à engager par les citoyens pour l'accès à l'emploi, au logement et à la culture?
- A quand la mise en oeuvre d'un service national d'intérêt général dans lequel les citoyens, hommes et femmes, de toutes origines sociales et culturelles, apprennent la citoyenneté?
- A quand une Fête de la Citoyenneté, mettant en exergue nos valeurs communes sur fond de diversité culturelle?

L'on ferait plus ainsi pour rassembler et valoriser le vivre ensemble au lieu d'encourager - pour le bienfait supposé d'un avantage médiatique- toutes les dérives de mémoires sectorielles.
L'identité nationale y gagnerait. Le football-activité ô combien médiatisée- est déjà mal engagé sur la voix de la fabrication de boucs émissaires. Qu'il utilise ses liens populaires privilégiés pour promouvoir chaque jour à l'entraînement, chez les professionnels comme dans les plus petits clubs amateurs, dans les grandes émissions de foot, des actions concrètes de sensibilisation à la lutte contre le racisme et les discriminations: matchs de gala " de toutes les couleurs", concours du jeune footballeur citoyen. Le journal " football citoyen" a déjà pris des initiatives ; mais il n'est disponible que sur le net.
Alors la solidarité reviendra, la violence reculera.
La fédération doit promouvoir une opération" un club, un arbitre parrain contre le racisme et pour la citoyenneté: une partie des fonds " Télé" doivent aller à e projet. Toute valorisation du citoyen passe par la reconnaissance du rôle de l'arbitre
Je suis bien naïf! Oui et consciemment.
Messieurs les journalistes sportifs, tirez les premiers et, au delà des "fautes" relevées depuis votre fauteuil, assistés de 50 caméras, dites vive la relation humaine, vive l'arbitre! Je sais que c'est dur mais il faut en passer par là! Encore un petit effort, Monsieur Guy Roux...