lundi 10 mars 2008

J'aime pas les machines à voter



Les élections municipales e ce 9 mars, ont été à Amiens l'occasion de nous faire tester les fameuses machines à voter(?).
Mais je serais vraiment furieux qu'il n'y ai pas un véritable débat sur le sujet.Il faut en effet regarder si ces machines apportent quelque chose de plus à cette expression la plus stratégique de la volonté populaire : le suffrage universel. Or, je ne vois dans le nouveau processus qu'un gain mineur apporté par ces nouvelles technologies: une ou au mieux deux heures de délai gagné pour les résultats. Quel intérêt par rapport aux heures de palabre télévisuelle qui vont suivre? Quelle est l'avancée démocratique?
Mais, en regard de ce " progrès" , je vois clairement deux reculs évidents pour la démocratie:
- Le " cérémonial" actuel a été mis au point par plus d'un siècle de pratique du vote personnel, secret et contrôlé dans la forme: établissement du matériel, isoloirs, urne surveillée en permanence, dépouillement effectué avec recoupement et recomptage. Certes aucun système ne peut garantir absolument l'absence d'erreurs ou de fraudes, mais celui-là est bien rôdé. Qu'en est-il de la fiabilité de la machine électronique? il me semble que l'on passe du secret contrôlé à la magie, à la boîte noire: l'électeur en est réduit à faire confiance à la fiabilité des pièces électroniques, et surtout au logiciel de comptage. Circulez, il n'y a rien à voir. Qui a fait le programme, qui y a accès, qui contrôle la machine lorsqu'elle a quitté le lieu de vote.?
Le résultat appartient-il à la machine? Je vois là une quantité non négligeable de risques de tricherie.
- outre que le rituel du dépouillement fait partie du processus de contrôle des résultats, il est aussi un grand ( dernier?) moment de démocratie locale. Qui n'a jamais participé à ce moment de découverte de l'expression populaire avec ses caractéristiques de bureau, ses surprises, sa rigueur méthologique, son atmosphère tendue, ses cris de joie et de déception ne peut mesurer complètement le sens de l 'expression "souveraineté populaire" et donc de démocratie vivante.
Qui n'y a pas emmené un jour ses enfants leur a fait manquer un grand moment d'éducation civique.
J'aime les technologies nouveles, J'aime le progrès technique, politique et social.
Je ne suis pas sûr que toute technologie soit un progrès. Le risque est grand pourtant de n'être qu'une fois de plus , une voix qui crie dans le désert.