jeudi 20 décembre 2007

Vous avez dit " Culture"?


La lecture de deux articles récents de la presse( sur Internet, évolution oblige!) m'ont fait méditer sur la notion de culture, avec le moins de prétention possible: un texte sur la culture française qui , selon certains, aurait perdu toute influence dans le "Nouveau Monde " et un autre sur la "perte de la mémoire" dans les sociétés occidentales.
Selon le premier, la prépondérance des "Intellectuels français" aurait totalement disparue des universités américaines. Adieu Derrida, Deleuze ou autre Foucault. Sans parler de l'école de sociologie de Bourdieu. Leur pensée visitait le vieux vingtième siècle et sentait le vieux monde. Avec leur bannissement refluent la raison à la française, la langue de Molière et un certain art de vivre.
L'autre article s'inquiète de l'invasion massive dans nos vies quotidiennes de mémoires " supplétives": d'une part les possibilités de stockage infini procurées par les puces et disques informatiques , par un effet de vases communicants, réduisent d'autant la nécessaire discipline de travail de notre mémoire avant même que la maladie d'Alzheimer n'y apporte le coup de grâce; d'autre part, l'individualisation de nos modes de vie et la tyrannie du présent atrophient la dimension collective de nos "apprentissages" alors que l'on sait que ce sont les vieilles chansons , les vieilles histoires du " folklore" ou simplement de " notre histoire" que l'on conserve le mieux." Il était une bergère...Combien de marins...Lorsque l'enfant parait..Voilà pourquoi votre fille est muette..."
Qu'est-ce qu'un monde sans mémoire? Un monde sans avenir.
Mais dans un monde " globalisé" certes mais où tout est encore possible, peut-on encore parler de culture? Locale? Française? Européenne? Chinoise, Algérienne ou Africaine, Colombienne ou Lybienne?
Quels indicateurs choisir? La consommation des produits culturels? Le caractère encore "naturel" de certains modes de vie ? La prégnance de la langue ? L'éternelle bataille entre Nature et Culture? ( la préoccupation " écologique" perturbant le débat)
Devant ces " vastes" questions...quelques nombres et quelques intuitions:
- La consommation de produits culturels : Le livre d'abord. le temps consacré à la lecture par les français, petits et grands, diminue faiblement mai régulièrement ; le temps libre est de plus en plus utilisé pour la télévision ( 4h par jour en augmentation de 2% par an) et l'informatique ( Internet : 30 mn par jour mais en augmentation de 30% par an).Le nombre de produits augmente et donc la diffusion de chaque diminue: privilège à la notoriété sur la qualité?Priorité de l'image sur le texte?Révolution dans les modes de diffusion? Rien n'est joué.
Le cinéma: le nombre d'entrées augmente , semble-t-il, dans le monde entier.Aux Etats-unis, au bénéfice des films locaux. Signe d'un repliement sur soi? En France , le cinéma américain perd 17 points de marché entre 2000 et 2007( de 77% à 60%).
Progrès du cinéma français, coréen, européen ?
Si on regarde les produits "grand public", les films américains d'action et de spectacle tel "pirates des caraïbes" le disputent aux films français " légers" tel" Les Bronzés 3". Mais quand on regarde la liste des meilleurs films pour les lecteurs de Télérama, on constate une réussite impressionnante du cinéma français et européen."La vie des autres" et "de l'autre côté" des allemands Von Donnesmarck et Fatih Akin, Le Roumain Munglu y représente le jeune cinéma de l'Europe nouvelle. 2006 avait sacré Pedro Almodovar et "Volver". Ces films disent une histoire, une atmosphère, une culture. Ces qualificatifs ne conviennent-ils pas aussi aux quelques films américains présents dans ce palmarès: avec David Cronenberg, Bilge Ceylan le turc ou Woody Allen le plus européen des américains?
Enfin la chanson: Une nouvelle vitalité avec ce que l'on appelle " la nouvelle scène française" de Delerm à Juliette, de Jeanne Cheral à Bénabar ou Sansévérino; avec la résurrection du folk américain?
- La concentration des moyens de production, des moyens financiers, la rapidité de diffusion de produits dits " culturels" à travers le temps et l'espace permettent sans doute une standardisation internationale de tous les produits, fussent-ils de l'espèce particulière culturelle. Mais ces mêmes moyens de communication permettent aussi une découverte réciproque des cultures, un échange permanent , une relativité qui mène à la tolérance et au respect.
Certes il faut veiller sur nos sabliers : car rien n'est jamais acquis et comme toujours le temps s'en va , madame, le temps s'en va ...et nous nous en allons.Il faut veiller sur nos mémoires, individuelles et collectives, même si la culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié!
On peut avoir la nostalgie du temps où toute l'Europe parlait français, où la seule langue juridique était le français.
Mais au delà de Babel. Au delà des discours affolés des prophètes de malheur confondant sagesse et angoisse, du nihilisme chic de moralistes désabusés, il nous faut construire sans naïveté ni fadeur le respect des vraies différences et l'avénement d'un Universel accepté . La langue française- et la culture peut-être- y a souvent contribué. Puisse-t-elle être encore demain porteuse de ces valeurs. Peut-être dans le cadre élargi de l'Europe. C'est le combat de ce siècle.Car il y en aura un autre.De siècle.

mardi 4 décembre 2007

Arrogance et complaisance


De Napoléon à Pétain, de Versailles à Vichy, de Munich à de Gaulle, la France dans son histoire a connu des heures de gloire et des heures de lâcheté.des heures de force universelle et des heures de soumission aux plus forts.des cris d'arrogance et des basses flatteries. Il ne m'appartient pas de juger l'actuelle période et son Président de la République: c'est l'Histoire qui le fera.
Certes la politique entre états relève plus de la défense des intérêts de chacun que de la morale.Est-ce pour autant que toutes les fins justifient tous les moyens?
Au motif d'une saine appréciation des rapports de force, faut-il s'incliner devant les puissants par l'histoire ou par les circonstances( Bush ET Poutine, Khadafi ET les FARC)?
Faut-il mépriser ceux qu' à tort on estime faibles? Les africains par le discours de Dakar, le Tchad par l'ingérence dans la justice de ce pays?
Il est troublant de constater que ce comportement apparent dans les affaires internationales est le même dans les affaires intérieures.Sitôt au pouvoir, on s'incline devant les puissances d'argent, Fouquet's, yacht et paquet fiscal. On s'attaque aux " privilégiés" que seraient les cheminots ( qui oserait-au nom de l'équité- comparer une retraite d'ouvrier du rail - même à 55 ans- et celle d'un président de la République eut-il 70 ans!)
Il me semble qu'on retrouve là tous les ingrédients du "péché originel " du sarkozysme.
Cette philosophie de l'action qui dit refuser de s'appuyer sur des idées, préférer le mouvement permanent quite à transformer les citoyens potentiels d'une démocratie forte en spectateurs fascinés d'une saga dont ils découvrent un nouvel épisode chaque jour à 20 heures.
Les français aiment le spectacle quand il est de qualité. Ils aiment parfois se laisser bercer par les flatteurs du monde médiatique , artistes ou journalistes, et oublier l'événement d'hier pour la surprise du jour.Pas de passé( la repentance est triste), pas d'avenir( entre réchauffement climatique et panne de pétrole). Un seul présent: le journal de TF1.
Mais les Français sont aussi et avant tout des rebelles. J'ai en leur sagesse une confiance entière et quand ils se réveilleront, ils ne seront pas prêts à pardonner à ceux qui ont inconscients ou cyniques bradé leur honneur et leur histoire.
La France qu'on veut nous vendre ( pour gagner plus?) n'est pas ma France . n'est pas la France des Français.N'est pas la France des amoureux de la France.
La France ne se mesure pas à la Bourse de Paris ou d'ailleurs. Elle se fait aimer dans le coeur de nos provinces. Dans l'estime des étrangers. dans la vitalité de sa langue. Dans le respect de toutes les cultures.Dans la générosité de ses grandeurs et dans l'humilité de ses compassions.
En un mot, elle n'entrera jamais au CAC 40.
Elle gardera toujours les parfums de ses poètes passés, présents et à venir.

lundi 23 juillet 2007

vacances et vigilance


Le temps s'étire.Le tour de france se prélasse: les paysages grandioses l'emportent clairement sur les vagues péripéties de la course. Même le furet se fait plus discret: il est passé par ici, repassera-t-il par là? Tous les muscles se détendent, on attend le soleil, la mer, le repos.
Allez! Une dernière consigne pour la route et rendez-vous dans un mois:
Le président a fait des choix forts. La constitution et le vote du peuple le lui permettent.Ces choix reposent sur un pari, une méthode et un style.
Le pari est celui du "Choc psychologique": finis les récriminations, les dépressions, le nihilisme. Tout le monde se remet à y croire et la croissance va repartir.
La méthode, c'est l'action: après au moins vingt ans d'immobilisme et de réflexion, il faut agir; assez de tergiversations, "je ne suis pas un intellectuel, les théories , pour moi, vous savez!"
Le style, c'est "je suis partout": présence sur tous les sujets, politique intérieure comme extérieure, surexposition médiatique ( un clou chasse l'autre), les ministres y compris le premier se demandent quel rôle de composition il peut bien leur rester.

Voilà, le rideau sur la cinquième république bis est levé. Et si l'on peut "in petto" émettre quelques réserves, il faut-beau joueur-laisser se jouer le premier acte.
"in petto" toujours, on peut penser qu'en ce qui concerne les réformes annoncées, le président a commencé par le plus facile, les cadeaux fiscaux à 200000 personnes. Pas trop dur. On attend, la reprise de la croissance , la réduction de la dette, la réforme de l'Etat etc...
Si les promesses faites à la masse des Français sur la réduction du chômage, l'augmentation des salaires, si les promesses faites à notre environnement international sur la réduction des déficits et pour une approche plus libérale de l'économie ( qui va trancher entre Monsieur Guaino et Monsieur Baverez?),si les engagements (?) pris auprès d'un électorat très sensible aux problèmes d'immigration, ne venaient pas assez vite, on peut se demander lequel des personnages multiples qui se cachent derrière notre séducteur et autoritaire, libéral et protectionniste, narcissique et affectif, laïc et communautariste président, prendrait le dessus?

S'il est démocrate de lui accorder le bénéfice du doute et même l'espoir de la réussite au service de tous, avant de plonger donc au coeur de l'été (et sans doute après), il nous faut être vigilant. Je retiens trois domaines qui réclament de la part des citoyens et de la société civile la plus extrême vigilance:
- La liberté de la presse: Est-ce l'état de grâce, la fascination ou une certaine mainmise? Toujours est-il que le danger d'un contrôle total de la presse ( déjà réalisé dans les médias audio visuels) est réel et demandera sans doute des réactions collectives;
- Les libertés publiques: certes la lutte contre le terrorisme préoccupe légitimement les opinions publiques et les dirigeants du monde occidental en particulier. Faut-il pour autant aller vers la société de contrôle ( vidéo surveillance intensive, création de fichiers de plus en plus exhaustifs, croisement de ces fichiers, utilisation des technologies numériques qui permettent à qui le peut et qui le veut de suivre à la trace tout citoyen?) Quelles informations entre les mains de qui? Nos sociétés sont elles tellement fatiguées qu'elles sont prêtes à subordonner les libertés à la Sécurité? La Commission Nationale de l'Informatique et Liberté vient de publier un rapport sur le sujet plus que préoccupant. Il a fait peu de bruit, preuve que l'opinion n'est pas assez alertée et que la réflexion et l'action juridique prennent toujours du retard dans ces domaines. Là aussi, les réactions collectives seront indispensables.
- Enfin, l'évolution de nos institutions. Les conditions dans lesquelles le Président a mis en place "sa" commission de réflexion sur les institutions ne me rassurent qu'à moitié. Comme Robert Badinter, j'aurai préféré une commission parlementaire. La constitution de la cinquième république n'a pas mis en place un régime présidentiel. Le passage du mandat présidentiel à cinq ans et la coïncidence de l'élection présidentielle et des législatives modifient sensiblement le mode de fonctionnement de la république. La vraie question en jeu reste: quels contre pouvoirs à un président que la nouvelle donne pourrait rendre tout puissant et irresponsable? Là encore, l'opinion ne se sent pas toujours concernée par ces questions de "droit". Mais , il s'agit d'un enjeu essentiel. De ces éventuelles réformes, dépendra l'évolution du régime vers une démocratie renforcée et pluraliste ou vers je ne sais quelle nouvelle "république impériale"

Où que vous preniez votre repos, et quelqu'en soit la forme, gardez un petit espace de votre cerveau pour ce rôle de vigile. A nous retrouver.

jeudi 12 juillet 2007

Recette du jour: La bouillabaisse miraculeuse


Vous prenez un début de saison, fin Juin, début Juillet. Personne n'est encore vraiment parti en vacances, mais personne n'est plus vraiment là: on boucle les derniers dossiers et on repousse le reste à Septembre. On ne sait jamais, la rentrée pourrait être fraîche.Le changement climatique est fantasque; tantôt froid, tantôt chaud.
Vous y ajoutez une plage tranquille du Nord (je vous suggère un bon petit Cap gris Nez des années 50)
Vous préparez tout le matériel possible: filets à crevettes, ligne à maquereaux pour la pêche à la traîne, chalut pour les gros thons, une grosse lampe torche si vous voulez attraper les bouquets(ils ne se laissent prendre que la nuit à la lumière).
Enfin, il vous faut un pêcheur de génie, connaissant le menu fretin et les gros poissons. Habitué à nager en eaux troubles. Séduisant, habité par une libido communicationnelle:" Un saint François de la mer qui parle aux poissons qu'il appelle "mes frères..."
Le pêcheur sait choisir le moment. Le mieux , c'est le crépuscule . Le crépuscule des vieux.Quand la nuit va tomber, la crevette comme le maquereau ou le bar restent ouverts. C'est la dernière séance.
Il lui faut bien choisir l'outil.
Pour les crevettes, c'est le filet qu'il suffit de traîner dans les bâches: on en ramène à chaque passage, un Besson l'abat-jour,un Jouyet extraordinaire, qui sait un petit Valls à trois temps.
Le lamparot, c'est d'une efficacité redoutable. Les soirs de pleine lune, on peut attraper un Kouchner de fête ou un très beau beau Lang !
Le plus difficile , c'est quand même le gros, . Il faut éviter le gros temps et se faire des alliés. Un solide Juncker.Mais, un coupé DSK gris argenté version Sinclair, c'est séduisant et ça peut nager dans les bas fonds monétaires.( uniquement dans les eaux internationales)
Il n'y a plus qu'à préparer la bouillabaisse pour emmener tout le monde à la soupe.
(trop tôt pour dire quel en sera le goût. D'autant plus qu'il faut dans le même temps faire revenir les petits Unions de la Marmite Populaire qui ont peur des épices et qui croyaient eux aussi aller à la soupe!)
Il y a intérêt à servir très frais parce qu'il n'est pas sûr que le poisson se conserve . Et si la "spécialité maison" ne passe pas bien l'été, les clients pourraient au mieux être incommodés au pire empoisonnés: le chef, malgré son talent de séducteur, tel un don Juan dévoilé , pourrait se voir priver de dessert.
Je vous l'avais dit: " je ne parle plus de politique";Plus de cuisine. Que de la gastronomie.La prochaine fois , je vous parlerai de la choucroute Royal.
Je suis retourné sur la plage du Gris Nez. Il n'y a plus ni maquereaux, ni crevettes. L'air est redevenu pur. J'ai repris ma pelle et mon seau et avec les enfants, sur les rochers, pas sur le sable, on a commencé les fondations du château.

dimanche 8 juillet 2007

Le sacre du printemps


Je fais partie des brontosaures qui ne regardent pas la télévision,à quelques rares exceptions près: les grands moments de sport et les émissions d'ARTE après 23h. Hier soir, j'ai passé 105 minutes fabuleuses à "vivre" un documentaire sur la préparation d'une représentation du "Sacre du Printemps" de Stravinski. en scène L'orchestre philarmonique de Berlin, sous la direction de Simon Rattle et 250 danseurs, conduits par le chorégrapheRoyston Maldoom.
L'originalité de ce projet tient en deux trois mots: Passion de l'art, discipline et mixité sociale.
Rattle et Maldoom ont tous les deux eu la révélation de l'art. Rattle a su dès le premier orchestre entendu, à 10 ans, qu'il serait chef d'orchestre. Malldoom a attendu 19 ans pour avoir sa révélation devant un film sur la danse, où il avait été entraîné par des amiq alors qu'il vivait solitaire, sans projet et sans avenir.
Le pari de ce spectacle est simple: Maldoom choisit 250 danseurs pour la quasi totalité ignorant de l'art: ils n'ont jamais dansé. Ils ignorent la musique classique. Ils vont au rytme de leur baladeur et des paroles de rappeur. Ils viennent de tous les milieux sociaux , de toutes les communautés ethniques qui vivent dans le Berlin post mur.
pendanrt que Rattle fait travailler son orchestre et leur promet une expérience unique, merveilleuse, Maldoom se met au travail avec ses adolescents plutôt rétifs, difficiles à séduire. En fait, ils ont peur. peur de leur corps, peur du regard des autres, peur des différences. Les confrontations seront âpres, violentes parfois, à la limite de la rupture. Maldoom découvre, consterné;" ces jeunes n'ont aucune envie de se dépasser. Ils veulent reter au calme dans leur vie triste à pleurer. Il leur dit et répète: il n'y a rien de possible sans "discipline". Vous avez yous la force en vous, le talent. Ilvous faut seulement le révéler à vous mêmes. Et le moyen c'est la discipline que vous vous donnez pas celle qu'on vous impose. Même les professeurs sont inquiets de sexigences du chorégraphes. Maldoom les rassure:" je m'interesse plus à la pédagogie qu'à l'art",
Au fil des semaine , crise après crise, les corps vont s'assouplir, les volontés se tendre, l'envie de vivre ensemble apparaître. Pour la première fois, le groupe finit une répétition en silence. Ce terrible silence que tout le monde craint et plus encore ces jeunes qui n'y sont pas habitués dans notre monde de rythme, de clameurs et de violence. Ils vont soudain en découvrir la puissance créatrice. C'est la première grande victoire de Maldoom. Les danseurs vont comprendre que le corps est le langage absolu; par le moindre geste, par la plus petite expression du visage, par le mouvement. Il passe en revue" sa troupe". A chacun, il dit:" ti, tu porte déjà l'envie, toi, tu as le pote,tiel mais tu as encore peur, toi, tu refuses de te livrer..."
Le moment attendu et redouté de la rencontre entre l'orchestre et la troupe arrive. D'abord, une écoute d el'oeuvre que le chef demande à ses pusiciens de dédier àaux adolescents. "C'est la première fois que j'entends une musique slassique, e n'ai pas vu passer le temps."
Vient alors le jour du spectacle. Les danseurs errent dans les coulisses comme dans la fprêt de Merlin l'enchanteur. Tout est beuf. Tout est excitation. Il n'y a plus la peur, il y a le trac. Ils n'osaient parler de leur spectacle. Aujourd'hui, ils ont invités amis et familles.
Stravinski leur offre le meilleur sacre. Rattle tire de son orchestre" ce son venant de très bas pour rejoindre ces jeunes en train de monter un chemin pénible. Maldoom ne peut plus rien faire , il a tout donné.
Lumières. Nuit. Premier accord de l'orchestre. Les danseurs se jettent au centre de la scène, la terrible mort de la nature est là sous nos yeux, vécue dramatiquement par ces jeunes colorés. De cette force de mort, les notes , les rythmes et les corps vont arracher le renouveau. Le printemps est partout, lumineux sur le visage de ces jeunes qui saluent, qui ont trouvé sens, identité et motivation. Peut-être que l'été viendra. Peutêtre aussi dira "pessimiste" Macdoom, comme toutes les générations, nous avons sacrifié le futur pour jouir tout de suite du présent ?
Rattle, enflammé, voire sublimé dira, autant que l'air, autant que l'eau, l'art n'est pas un luxe , il est vital pour la communauté des hommes.






dimanche 24 juin 2007

Sarkozy story: Politique-réalité?


Le moins que l'on puisse dire est que le Président est présent, via les médias plutôt dociles, dans tous les foyers. On peut s'interroger sur la ou les source(s) où il puise son inspiration. Pour l'instant, j'en vois au moins une:
Les recettes ( douteuses) qui font le succès de nombre d' émissions de télévision .On peut trouver des exemples:
Voyons le gouvernement Fillon 2.
La véritable ambition du Président, qui veut tout faire lui-même, est peut-être de les étaler sur tous les murs et c'est "United colors of Sarkozy"
Ou alors les faire chanter! Et c'est "star academy".
Ou plus reposant encore, les installer au bord d'une piscine et c'est" Loft Story"

Revenons à des événements plus sérieux: l'éventuelle libération d'Ingrid Bétancourt ou l'affaire du " mini traité" ou "traité simplifié". Dans les deux cas, l'objectif était louable, les intentions certainement sincère mais la méthode choisie, que j'appellerai " diplomatie-réalité" était elle la bonne?
On a vu - et plus particulièrement dans le cas du sommet de Berlin- comment le Président a voulu mettre en scène son action et faire entrer les téléspectateurs dans les coulisses habituellement plus discrètes de la diplomatie.
Le Président aussitôt sa prise de fonction a reçu la famille d'Ingrid Bétancourt; Il a téléphoné personnellement au Président Uribe; deux fois une demi-heure; celui s'est engagé à libérer des prisonniers des Farc; il l'a fait, à la demande du Président Français;il a aussi libéré un des plus hauts responsables des Farc ( chacun sait sait qu'il s'agit de guérilléros qui à partir de revendications politiques ont dérivé vers des activités plus "lucratives", trafic de drogues, enlévements crapuleux. Chacun sait aussi que le gouvernement Uribe n'est pas non plus angélique dans sa politique et que certaines des milices qui le soutiennent n'ont pas grand chose à envie raux Farc).Et....il semble pour l'instant que les choses se soient arrêtées là: qui a manipulé qui? La médiatisation des négociations a-t-elle apporté quelque plus?
Le sommet de Berlin: Depuis son élection, on nous a largement fait connaître ses nombreux contacts diplomatiques Il a été reçu par Angela Merkel: large convergence sur non plus un mini traité( qui faisait mini Europe) mais sur un traité simplifié. Zapatero: convergence. Barroso; convergence. Blair: climat amical. Convergence ...pour un mini traité? Varsovie.: des difficultés mais le Président s'engage.
A Berlin, la mise en scène va être bien huilée. David Martinon, le directeur de cabinet va "en live" tenir informé les journalistes français et étrangers des allées et venues du Président.: " Il n'est pas au diner, il a fait appeler dans sa suite Blair qui était en train de manger ( de croquer le peu de chair consistante que le TCE avait arraché au Royaume Uni?), il écoute avec Angela ( tu permets que je te dises tu?), le jumeau polonais ( on ne saura pas si c'est celui qui dit oui ou celui qui non..au téléphone).Ca y est presque, le Président voit le Président Polonais et le Letton.Cette fois, c'est bon".
Entre majorité qualifiée, 55%,65%, racine carrée, l'exception anglaise, la concurrence qui existe toujours mais qui n'est plus un objectif et qui n'est plus "libre et non faussée" ( serait-elle contrainte et truquée?), la fatigue se fait sentir. On est tous d'accord. Il est 4h30. Le sage luxembourgeois Junker a encotre les idées claires:" Je suis content d'avoir un accord peut-être pour 2014 mais je suis sûr que ce sera beaucoup plus compliqué qu'avant!
Le Président a la victoire modeste: " Ce n'est pas pour me faire mousser, mais l'idée de traité simplifié, elle est de moi!" Hélas.
Je dis hélas parce que je crois que l'Europe, mais Sarkozy n'y a qu'une petite(moyenne) part de responsabilité, a perdu une grande ambition. Des Etats-Unis d'Europe, on était passé avec bon sens à une fédération d'Etats nations, selon la sage expression de Jacques Delors. Nous voilà avec les nationalismes de retour. Mauvais présages.( on a vu , avec une grande tristesse , des violents reproches entre Allemands et Polonais que l'on croyait relever de l'histoire et plus de l'actualité..

Je fais volontairement ce détour par l'histoire parce que cette resurgence montre les limites absolues de la méthode Sarkozy.
Celui ci sait que le monde d'aujourd'hui favorise l'instant présent. L'actualité n'attend pas. Une information en chasse une autre . On aura oublié demain ce que l'on a dit ou vu hier. Dans cet univers mental , il n'y a pas de place pour la fidélité ou le mensonge. Le temps est aboli. L'histoire est abolie. La méditation inutile, sauf quand elle consiste à respirer quarante huit heures sur un yacht. Le mouvement est perpétuel, il faut courir et courir encore puisque l'instant seul compte et que l'instant seul fuit.

La perte de la mémoire immédiate est le premier signe d'une maladie de dégénérescence du cerveau. Prémonitoire?
Il est urgent de faire de la lutte contre ces maladies une cause nationale.
Laissons disparaître les surfeurs. Il nous reste au moins l'écume des jours.
Un proverbe africain dit:" Assied toi au bord du fleuve et tu verras bientôt passer ton ennemi emporté par le courant"




jeudi 21 juin 2007

Le petit tsar de Neuilly ou l'Elysée au CAC 40


Je n'ai jamais pensé que Nicolas Sarkozy était fasciste. J'ai même souvent attiré l'attention de mes amis de gauche sur le risque qu'ils prenaient: la diabolisation est un boomerang. Chaque charge outrancière envers Sarkozy lui apportait une voix de plus. A voir le nombre de "une" de "l'hebdo des socialistes" qu'a fait Sarkozy, je ne crois pas avoir été entendu.
Je n'ai jamais cru non plus qu'il serait président: je pensais et je pense encore aujourd'hui qu'il n'en a ni l'étoffe ni l'envergure.
Mais il y a deux choses que je n'avais pas prévu: l'agilité tactique , idéologique-lui-même dirait pragmatisme- et manipulatrice de sa campagne d'une part et l'incroyable capacité d'auto destruction par les dirigeants socialistes de leur chance de victoire à travers la mise en pièces d'une candidate qui n'en pouvait mais..
Pour être exhaustif, il faut y ajouter une belle dose de machisme dans l'électorat français-y compris féminin- et quelques erreurs de parcours de la candidate elle-même.
Mais là n'est pas mon propos.
Je regarde, avec le moins d'a priori possible, les premiers pas du "Président". J'ai l'impression curieuse de voir un gamin intelligent mais un gamin espiègle et colèrique.Chef de bande de gamins des rues. Il prend un malin plaisir à faire tout ce qu'on lui a dit qu'il ne fallait pas faire, il met les pieds sur les fauteuils à l'Elysée, il court en short dans la rue, entre tsars, on boit une petite vodka, pendant que les chefs sérieux travaillent. Quand un ministre fait une petite bêtise, il le montre du doigt: vilain Eric, méchant Jean-Louis, mais c'est bon pour une fois, c'est moi le chef...Et les médias aiment cela!
Mais il EST président de la République, ce n'est pas une blague. Il est la France et cela c'est beaucoup plus sérieux.(cela deviendrait-il une tare d'être un tant soit peu intellectuel? Quel vide absolu quand il s'agit de promouvoir la grandeur et le message à portée universelle que le monde continue d'attendre de la France? Quelle faute d'analyse stratégique de penser qu'on peut diriger une nation comme une entreprise!)
D'abord les bons points ou le bon point: presqu'un sans faute sur le saut d'obstacles des élections( ah! Cette vilaine barre de la TVA sociale qui tombe à la dernière haie. Il ne l'avait qu'effleurée) achevée sur la constitution d'un beau gouvernement ( il n'y a vraiment que Besson qui fait tâche). Très habile. Moins de femmes mais aux bonnes places( Economie, Justice). Un pôle de gauche aux affaires étrangères, un pôle du centre à la défense. La diversité. Bien vu. Un peu de chance: un Juppé qui s'en va et on répare l'erreur de casting du premier gouvernement.(Borloo à l'économie)
Mais , comme dirait Cyrano de Bergerac, " c'est d'autant plus beau que c'est inutile". En effet, le seul qui gouverne , c'est le tsar:" je m'occupe de l'Europe, de la politique monétaire, de la Justice, de l'école, des handicapés etc...etc...Mais à quoi peut donc servir Fillon?
C'est haletant, c'est impressionnant, c'est épuisant! La fonction ne mérite-t-elle pas un minimum de recul?
Cela ne peut pas tenir.Déjà les premières tensions apparaissent. Les députés UMP râlent sur l'ouverture, la cacophonie s'installe dans la majorité sur la TVA sociale. La loi-cadre sur le service minimum fait tousser les organisations syndicales. Est-il astucieux de vouloir réformer l'Université en Juillet? N'a-t-il pas parlé trop vite à propos d'Ingrid Bétancourt?
Ses dossiers , contrairement à ce que son entourage a voulu faire croire, n'ont pas l'air aussi " ficelés" qu'on le dit.
Ces difficultés sont normales et le lot de tout dirigeant.
Mais je crois avoir identifié les deux traits de personnalité de Nicolas Sarkozy qui à mes yeux en font un homme dangereux:
- C'est un homme d'action impulsif et colérique, assez imprévisible
- Moins identifié, c'est un homme qui a un immense besoin de reconnaissance. Ses amis disent que "c'est un grand affectif".Aurait-il besoin d'être aimé? Et pour cela de se laisser à la faiblesse? Je le crois.
Ce n'est pas ce que l'on est en droit d'attendre d'un chef d'Etat.

Les premières mesures annoncées assez peu cohérentes( comme disait Libération ce jour, on dirait un Keynésianisme pour riches!) pourraient s'éclairer sous cet angle. Mais lorsque l'on va entrer dans "le dur", avec toutes les résistances attendues, qui va l'emporter? Le pragmatique ou l'affectif? Un jour l'un, un jour l'autre.
Le char de l'Etat risque de sérieuses embardées. Je ne les souhaite pas. On annonçait Thatcher ou Chirac. Aura-t-on Napoléon le petit? Tout dépendra de la qualité, de la finesse et de la vision de l'opposition. Je crains malheureusement que de ce côté là, on soit également mal parti.
La seule chose qui pourrait peut-être le faire changer de carrière, c'est de ne plus être tsar mais star. Avec les mêmes remunérations.Un grand patron d'une entreprise de 60 millions de...n'est-il pas payé pratiquement au SMIG?Va-t-il nous proposer l'introduction en bourse de la France?




lundi 18 juin 2007

des tours et détours




C'est comme la potion magique pour Obélix: je suis tombé dedans quand j'étais petit."Le tour de France". Oh! je sais , les malins et les madrés d'un air entendu se diront: Le Tour, potion magique, bien sûr, Dopage...
Mais je fais partie de ceux qui chaque année, comme le buveur invétéré après chaque verre, annoncent : "cette année c'est fini. L'an dernier, j'ai été abattu par la fulgurante défaillance de Floid Landis, j'ai battu des deux mains à son exploit du lendemain qui lui a remis le maillot sur le dos.Et consterné par la révélation de son dopage." Et puis Riis, et Basso et Ullrich et tant d'autres, et le plus inadmissible, Lance Armstrong. J'ai été dupé par le dopé. A l'insu de mon plein gré.
Mais je sais qu'à l'approche des grandes étapes de montagne, une force magique me raménera devant mon petit écran. Avec mon plein consentement. Et je me dirai aencore que cette fois c'est bon, les compteurs ont été remis à zéro.
Les paysages les plus grandioses, des montagnes sous les brumes, des descentes vertigineuses sous la pluie, le Ventoux, désert infernal sous le soleil assomoir. L'invraisemblable charivari de la caravane , des motos , le gymkhana des vélos, le cliquetis des chaînes, le sourire du vainqueur, les larmes des attardés qui ne veulent pas mourir. Et les souvenirs qui se bousculent.
Il y a très longtemps, la vie d'avant la télé, les reportages "radio" , on entendait comme si on y était ...Et Roger Hassenforder ...Oui Roger Hassenforder franchit en vainqueur la ligne, les deux mains levées et un pied sur le guidon..juste avant l'assiette de yaourt avec des morceaux de pêche.Quel régal..
Mes premières images télévisées: la célèbre passe d'armes dans la montée du Puy de Dôme entre le grand méchant et le gentil, Anquetil et Poulidor, quand la france jouait déjà à être manichéénne.J'étais pour Poulidor mais je voulais qu'il gagne , quand même , à la fin! ( c'était l'époque où mon professeur de français de première,abandonnait de temps à autre Voltaire , Rousseau et le 18ème, pour se tourner en silence vers la fenêtre givrée des hivers valenciennois, le regard dans le vague et soudain s'écrait; " il n'y a rien de plus beau que l'effort grimaçant de Poulidor ou alors... la sécheresse des plans des films de Robert Bresson" Comme quoi, la littérature mène à tout.
J'ai quasiment oublié les années Merckx, Hinault, Indurain. Trop d'activités professionnelles. Et semble -t-il le début des tours ennuyeux. Et toujours le même vainqueur: au train dans la montagne, je limite les dégâts. Tout seul contre moi, je suis le meilleur.
Mon intérêt, comme celui pour le football, va revivre à travers les enfants. Et là , on va innover: on va aller les voir en vrai. D'abord timidement. Partant de Lille, on ira jusqu'aux alentours de Liège, en Belgique: un contre la montre individuel. Le jeu consiste à essayer d'entr'apercevoir àtravers les rangs compacts des spectateurs, chaque coureur passant environ toutes les trois minutes, le nez dans le guidon, les chaînes qui dans l'écrasante chaleur d'une canicule wallone chantent comme un vol de cigales.Le temps d'admirer la technique de mes garçons: l'un a le classement entre les mains, l'autre le chronomètre, on sait immédiatement qui a de l'avance sur qui; mieux informés qu'à la télé! La convivialité en plus.
Alors , on va faire mieux. De la famille installée à Grenoble, ce sera l'année suivante 1600 kms en cvoiture pour s'installer au matin dans le cormet de Roseland juste pour voir émerger du brouillard un Stéphane Heulot en Jaune ( qui connaît Monsieur Heulot?) suivi de tout le peloton. 45 secondes d'émerveillement. De plus, on sera rentré à Grenoble pour l'arrivée à la télé!.
Plus fort encore l'année suivante. Grenoble encore sur un week-end. Cette fois , les mythiques virages de l'Alpe d'Huez (il y en a 22). Il faut joindre à l'effort du monospace, l'effort physique:on se gare en bas de l'Alpe et on remonte pour être placé à l'endroit des "attaques". Neuf virages à monter à pied. Allégrement.Les couleurs, la caravane, les klaxons, les Grands, tous en tête, et c'est fini. On échange avec nos voisins néerlandais. Ils sont arrivés la veille et dorment dans leur caravane. On redescend, lentement, les jambes sont lourdes. On ne verra pas l'arrivée à la télé. Mais c'est encore plus beau. On échange avec des belges, des italiens, le tour 66, la victoire de Lemond avec huit secondes d'avance sur Fignon.Les garçons feront un écart et raconteront le "carrefour" de l'arbre, un jour de poussière, où pour la première fois venus sur une autre course que le tour, ils ont vu arriver, tel un archange noir, Andréi Tchmil lancé comme un train fou vers la victoire à Roubaix.
Ce sont les dernières gouttes de vraie croyance: les années "dopage de masse", professionnel sont là; personne ne peut plus fermer les yeux. Voici Festina, Virenque, et tous les autres. Le plus triste et douloureux, la mort de Pantani, le Pirate. Le plus cynique, l'impardonnable, parcequ'il a projeté sept ombres définitives sur le tour, abrité derrière sa résurrection? Lance Armstrong...Mais il est tard , Monsieur, il faut que je rentre . Mais demain, demain j'attendrai La Madeleine, on ira au Tourmalet, il n'y aura plus d'EPO, et la Madeleine, moi, j'aimerai ça!..








vendredi 15 juin 2007

Le grand Meeting


Voilà , c'était le meeting. Vous ne me croiriez pas si je vous disais que c'était mon premier meeting politique.Un meeting de gauche à deux jours de la deuxième vague bleue annoncée, fêtée en avance par tous les tambours et les fifres des médias et sondeurs surfant , avec rires et champagne , sur la dite vague. Woincourt! Qui connaît Woincourt? Le Vimeu est cette région de Picardie, entre baie de Somme et Seine maritime , où le pays est plat mais où les senteurs de la mer el la verdure des bocages donnent vigueur à la nature. Woincourt, comme tous les bourgs du Vimeu vit aussi de l'industrie spécialisée de la région: serrurerie, robinetterie, clés( pour l'ouverture!). Vieille activité remontant au moins au 17 ème siècle. D'abord comme travail de complément pour les paysans, puis socle de l'activité artisanale, puis, essor du chemin de fer aidant, prémices d'une activité industrielle qui verra fleurir les usines. On sait que le Vimeu est une terre de travail, d'efforts, de mérite, d'ouvriers et employés qui n'ont pas attendu les injonctions déplacées d'une bourgeoisie nationale moralisatrice et insultante. Et c'est foule de gens simples , modestes, mais fiers qui se pressent vers la salle polyvalente de Woincourt. Ils ont pris un grand coup le 6 Mai et depuis ils ne savent plus si encore une fois, ils vont devoir se faire petit devant les puissants du jour. Oh, bien sûr, on n'est plus au temps de Germinal - il y a même des collègues qui ont cru les propos démagogiques de l'autre- " travailler plus , gagner plus " bien sûr mais si le chomage ici est plus faible que la moyenne nationale, les CDD et les temps partiels et l'intérim sont monnaie courante: on vit au royaume de la précarité. Alors, pas de leçon de morale, ils ont travaillé beaucoup pour les plus anciens et ils ne peuvent pas travailler plus. Et les plus jeunes souvent employés à des salaires bien au dessous de leur qualification, ou dans des statuts précaires, ils voudraient bien prendre des risques, acheter " devenir propriétaire".
Alors , sans euphorie, ils reviennent vers la salle polyvalente,ils vont écouter Vincent Peillon , leur candidat , dynamique, courageux, maltraité naguère par des chasseurs mal informés, ils vont retrouver Ségolène Royal qui les avaient compris au mois de Février.
Je suis au centre de la salle , assis parmi ces sympathisants. Ils vont écouter avec patience les discours de "chauffe" plus ou moins réussis par des politiques locaux. Bien sûr, il n'y a pas plu manichéen qu'un meeting. Et dix fois l'on va nous parler du yacht à Malte, du Fouquet's, des privilèges pour les riches, et puis de cette TVA " sociale", celle qui va venir prendre dans la poche des petits l'argent nécessaire pour payer les cadeaux des riches". La salle écoute, y croit un peu , sous les injonctions du DJ local, elle va même timidement applaudir, reprendre les slogans. On les sent inquiets, troublés par la défaite, par l'image des divisions renvoyée par des médias à la parole gourmande.
Et puis, par le fond de la salle, "ils " vont arriver. Vinccent et Ségolène côte à côte s'avançant lentement vers la tribune. Les applaudissement se font plus vifs. Ce n'est pas l'hystérie.mais l'émotion est palpable. Ségolène, tailleur blanc, chemisier fuschia sourit. Je suis surpris: voilà quà mon tour, l'émotion m'envahit. Je mesure en l'instant, toute la force du soutien que j'ai essayé d'apporter dans cette campagne.
S'il n'y a pas d'hystérie, il y a une force magnétique autour de l'ex ( qui va nous dire qu'elle est prête à le redevenir) candidate.
Le discours de Vincent Peillon sera incisif, brutal, subtil, pertinent et iconoclaste, sur le fond et la forme: brillant.
Ségolène, en bouquet final- elle n'est pas tribun-enverra des promesses de lauriers pour Vincent et un engagement de chaque instant pour les échéances à venir.
La foule cette fois n'a pas envie de quitter la salle. Sur la scène, Ségolène signe et resigne des dédicaces, sur un bout de papier, sur un tee shirt, autant de mots que de sourires; Nostalgie et détermination:
oui, il reviendra le temps des cerises.(1).. les lumières vont s'éteindre. Et le souvenir que je garde au coeur

(1) Chanson de Clément Commune de Paris 1870!...)

dimanche 10 juin 2007

C'est dans la poche?


Finalement j'hésite: parlerai-je de rugby ou de politique? Les "petits bleus" ont été balayés par une vrai marée " toute noire". Le prochain tour sera-t-il "orange"? Les roses , les verts et les oranges semblent sur le point d'être submergés par le "grand bleu". Les rouges et bruns sont en voie de perdition. Les "wallabies" créeront-ils la surprise?
Pour le Rugby, on a encore un peu de temps , même s'il ne suffira pas de dire "Haka" pour se mettre les "kangourous" dans la poche!
Alors les législatives. Saviez-vous qu'il y avait des élections aujourd'hui? Mais non , bien sûr la Pravda n'en a pas parlé.
Mais parlons en peu donc avant le deuxième tour

1) Un petit calcul (vieux réflexe de l'ancien mathématicien):
- Second tour des présidentielles 44,5 millions d'inscrits 85% de votants 36 Mil de suffrages exprimés
SARKOSY 53% soit : 19,8 Millions de partisans

- Premier tour des législatives 44,5 Millions d'inscrits 60% de votants 25,9 Millions de suffrages exprimés
UMP 41% soit : 10,6 Millions de partisans
(en prenant les hypothèses de report de l'IPSOS (55% au second tour pour la majorité présidentielle sans variation de l'abstention)
Majorité Présidentielle 14,3 Millions de partisans
Conclusion SARKOSY A PERDU ENVIRON 5.5 MILLIONS D'ELECTEURS..... QUEL TRIOMPHE!

32% du corps électoral pour la majorité présidentielle: entrte 65 et 85% des sièges au Parlement! QUELLE DEMOCRATIE!

2) Un rêve: une belle mobilisation de gauche au deuxième tour
20% sur les 25% qui ne sont pas déplacés entre les deux élections reviennent voter à gauche et 5% à droite

La Gauche 17,9 Millions d'électeurs
La majorité présidentielle 16,8 Millions (il faut 19% pour passer devant!!!)

Revenons sur terre: la seule ligne politique qui devrait être tenue par tous les démocrates, c'est la victoire du pluralisme, une majorité qui gouverne , une opposition qui s'oppose, propose et prépare les aternances.Les représentants du parti unique , ce soir sur les plateaux de télévision, tout sourire et tout miel, proposent la diversité....à l'intérieur du parti: demandez à Monsieur Dupont-Aignan ou même à Madame Alliot-Marie ce que cela signifie.Ils proposent à toutes les bonnes volontés fussent-elles de gauche, voire du centre , de rejoindre le grand mouvement majoritaire "dans l'intérêt de la France"
C'était le discours du berger à ses ouailles dans la France catholique de mon enfance: " un seul Seigneur, une seule foi, une seule église, un seul Dieu et maître". Débattre de la justice sociale, diverger sur l'analyse et les solutions à apporter dans l'égalité des droits et des devoirs, la construction d'un état impartial, d'une démocratie représentative et participative, d'une Europe forte et sociale, d'une plus grande fraternité sur notre planète ne relèvent pas de "querelles stériles" et de "façon dépassée" de faire de la politique. Est-on "Moderne" quand on reconduit des députés sortants qui sentent terriblement le passé( je ne citerai pas de noms!),Peut-on appréhender le monde nouveau quand on voit la place des jeunes, des femmes, des français issus des quartiers abandonnés dans la "chambre bleue horizon "qu'on voudrait nous imposer.
Vous entendez la petite musique magique qui nous envahit, lente , belle et mélancolique. Ce n'est pas celle de l'a vie ou de la joie. C'est celle de l'imposture toujours étroitement mêlé à la sincérité, c'est celle du joueur de flute floué, généreux et cynique, de la légende des rats de Hammeln: "Les petits enfants dans leur chemise de nuit suivaient le vent et le pipeau dans la nuit, il les mena à la rivière et les noya..." Nous savons ce qu'il nous reste à faire

vendredi 8 juin 2007

Que reste t il de nos vingt ans...


Soir de nostalgie envahi de chansons qui me baladent de l'adolescence au jour qui va venir, des visages d'interprètes qui m'apparaissent tels que je les ai vus "en vrai": Hugues Aufray, Graeme Allwright, Barbara, Guy Béart, Jacques Brel, Georges Brassens, Patrick Bruel, Georges Chelon, Julien Clerc, Vincent Delerm, Jacques Dutronc, Léo Ferré, Michel Fugain, Serge Gainsbourg, Françoise Hardy, Michel Jonaz, Maxime Le Forestier, Nana Mouskouri, Georges Moustaki, Noa, Edith Piaf, Sylvie Vartan....et j'en oublie.
Elless habitent mon espace
"Dans le port d'Amsterdam, il y a des marins qui chantent les rêves qui les hantent au large d'Amsterdam..." et résonnent encore "les cloches qui sonnent entre les tours de Bruges et Gand" , " ce plat pays qui est le mien".
"Dans ce bassin où vivent des enfants aux yeux noirs, il y a trois continents et des siècles d'histoire, des prophètes, des dieux, le Messie en personne, il y a un bel été qui ne craint pas l'automne en Méditerranée" entendue un jour de soleil à Byblos au Liban.
"Je suis le dauphin de la place Dauphine et la place Blanche a mauvaise, le café est dans les tasses , les cafés nettoyent leurs glaces, il est cinq heures, Paris s'éveille, je n'ai pas sommeil" hurlé un matin à l'aube dans les rues de Paris au bras d'une belle oubliée: on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans!.
" Nous, nous avons nos matins blêmes et l'âme grise de Verlaine, eux c'est la mélancolie même, à Göttingen, à Göttingen"
" Si tu passes là bas vers le Nord, où les vents soufflent sur la frontière, n'oublie pas de donner le bonjour à la fille qui fut mon amour"
Elles m'aident à prendre la mesure du temps
" Je voudrais changer les couleurs du temps, changer les couleurs du monde.."
"Buvons encore une dernière fois à l'amitié, l'amour, la joie, on a fêté nos retrouvailles, ça me fait de la peine mais il faut que je m'en aille"
"Nous prendrons le temps de vivre , d'être libre , mon amour, sans souci et sans habitude, nous pourrons rêver notre vie"
"Avec le temps, avec le temps, alors vraiment on n'aime plus"
"Ca sert à quoi toutça, ça sert à quoi tout ça, ne me demandez pas de vous suivre,ça sert à quoi tout ça pour le peu qu'il nous reste à vivre"
"Quand nous chanterons le temps des cerises et le souvenir que je garde au coeur..."
"Même en courant plus vite que le vent, plus vite que le temps, même en cent ans , je n'aurais pas le temps, non pas le temps.."
"Dis, quand reviendras-tu, dis au moins le sais tu , que tout le temps perdu ne se rattrapeguère, que tout le temps perdu ne se rattrape plus"
"Morte saison, elle est partie ma paysanne, avant le temps de la moisson..."

et l'amour toujours stupide et sublime, éternel et éphémère, primesautier et pitoyable
" Femmes , je vous aime, femmes , je vous aime, je n'en connais pas de faciles..."
" Je voulais te dire que je t'attends..."
" Elle a au fond des yeux un horizon de feu où s'embrasent les coeurs des marins oubliés, une échelle de rêve sur laquelle se tient un homme abandonné qui me ressemble bien"
" La nuit est si belle, et je suis si seule , je n'ai pas envie de mourir je veux encore chanser, danser et rire, je ne veux pas mourir, mourir avant d'avoir aimé"...une cetaine Esméralda
" Pourquoi ces fleurs dans le jardin Cette nuit bleue illuminée
Par les étoiles, je sens que le printemps revient mais qu'il ne me sert plus à rien qu'à me faire mal, malgré tout, malgré le temps, je te revois rire et courir à travers champs, ce fut mon dernier vrai printemps, tu t'es endormi pour longtemps, pour rop longtemps..."Dans un autre monde très loin Y a parait-il un jardin Plus beau qu'ici Un grand théâtre où mon amour Joue et continue chaque jour D'aimer la vie......"
" Je suis venu te dire que je m'en vais comme dit si bien Verlaine au vent mauvais.."
" Suzanne t'emmène écouter les sirènes, elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin...."
" les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, les ailes des moulins protègent les amoureux"
" Oui mais moi, je vais seul dans les rues l'âme en peine , oui mais moi je vais seul car personne ne m'aime.. mais non..." ce soir je serai la plus belle pour aller danser, danser é, pour mieux évincer celles que tu as aimées é é é" Oui j'avais seize et c'était Sylvie.
"J'ai manqué des passages, survolé certaines pages , sauté des paragraphes, les jambes de steffi graf "
" En quelle saison, reviendra -t -elle ma paysanne, en attendant pleure la campagne il n'y aura plus de moisson"
" Mais vous pleurez, Milord, ça j'l'aurai jamais cru...
Non , rien de rien , non je ne regrette rien.....

jeudi 7 juin 2007

une porcelaine dans un magasin d'éléphants?


Alors il y a ceux qui disent qu'elle aurait du pleurer, qu'elle aurait du partager l'immense et profonde tristesse de tous ceux qui y croyaient. Car c'était une défaite.Et bien des larmes furent amères ce soir là. L'impensable sous nos yeux :il était président. Elle a dit avec ferveur qu'elle n'avait pas gagné, qu'un vent nouveau s'était levé et qu'il ménerait à la Victoire. Peut-être était-ce un peu trop vite , un peu tactique, je n'en sais rien. moi, j'ai aimé: j'avais encore dans la tête l'allure sépulcrale et les yeux vides de Lionel Jospin un certain 21 Avril.
Bien sûr il y a eu ses erreurs mais, autant l'avouer, je suis totalement subjectif quant il s'agit de Ségolène Royal. J'ai pris son parti politique très tôt. Je fais partie de ces cyber militants qui ont adhéré au Parti Socialiste pour au moins deux raisons:
- la conviction profonde ( et jamais démentie à ce jour) que le "sarkosysme" est un danger pour une saine conception de la démocratie, du " vivre ensemble" , de la juste répartition des efforts entre tous les citoyens.
- La certitude que l'élan salvateur viendrait de cette femme, libre, iconoclaste et en phase avec la société pour une gauche affaiblie : une "gauche de la gauche" redoublant d'efforts pour ne pas gouverner, un parti socialiste à bout de souffle par ses divisions en particulier depuis le référendum sur la constitution européenne, incapable de recoller les morceaux épars de Fabius à Strauss-Khan, des Verts scotchés par la préemption du nécessaire débat sur l'avenir de la planète par un Nicolas Hulot bien naïf. Peut-être ai-je un moment été porté par une "mystique" Ségolène (à ceux qui ne l'aurait pas fait, je conseille la lecture du pétillant ouvrage de l'écrivain Marc Lambron "Mignonne,allons voir....")
Mais si j'y ai cru jusqu'au bout, un pressentiment d'échec me visitait souvent le soir et je peux aujourd'hui mettre une analyse objective sur ce "sentiment":
- Le Parti Socialiste- et je l'ai vraiment découvert avec stupéfaction en lisant le projet du parti pour les présidentielles- n'avait absolument ni réfléchi, ni travaillé en profondeur pendant cinq ans! Appelé , dans mon premier geste de militant, à voter le projet en question en juin 2006, j'ai très mal débuté! je l'avoue aujourd'hui: je fais partie des 3% de militants qui ont voté "non". Je n'ai même pas envie de m'apesantir sur la question. Un seul exemple: sur les retraites , "nous abrogerons les lois Fillon". Ah bien . Et pour proposer quoi? Rien.
- Ségolène Royal qui n'aurait aucun mal à obtenir l'adhésion massive des adhérents n'aurait pas seulement pour ennemi Nicolas Sarkosy mais aussi tristement des personnes de son propre camp : les langues se sont progressivement déliées et on sait maintenant que la méchante accusation d'incompétence" qui l'a "tuée" dès Décembre est d'abord venue de "l'intérieur" Tous les autres n'ont eu qu'à reprendre les insinuations diffusées aux bons endroits.Quel talent! Il y a même des pervers- je ne les croient pas(!)-qui laissent entendre que de fins stratèges auraient volontairement laissé passer leur tour pour mieux gagner en 2012!!! Un excellent Chirac millésimé1981!Qui en avait pris pour 14 ans!

Alors oui, cent fois oui Ségolène Royal a raison de parler d'avenir et de se préoccuper de la refondation de la Gauche.Je ne sais qui sera en situation le moment venu mais je sais qui ne le sera pas et je sais que S.Royal est celle qui a ouvert les portes de la gauche au grand vent de la réalité , les têtes de la gauche à une autre façon de penser le nouveau monde, avec la fidélité du coeur et de la passion à la longue histoire de notre République: on ne pourra rien faire sans elle.Quel que soit le résultats des élections législatives que je souhaite bien meilleurs que nous les annoncent les pythies sondagières manipulatrices.
Elle l'a montré tout au long de sa campagne: Elle a peut-être l'allure de la porcelaine mais elle est d'acier trempé.
Peut-on croire que s'il n'y a pas de porcelaine, il n'y a plus d'éléphants non plus, que toutes les "rancunes ont été jetées à la riviére".? Ce mot d'éléphants chez les socialistes est d'ailleurs ambigüe .Il y a derrière le vocable, à mon goût, trop de cuir, trop de mémoire et pas assez de cimetières. La route sera peut-être longue. Sans être naïf, je veux penser que les ressources de pensée, de coeur, de volonté , de passion , immenses dans tous les mouvements de la gauche , sauront s'unir pour, à partir de l'histoire des rendez-vous manqués du socialisme réformiste depuis 1905, inventer le futur et incarner enfin le "désir d'avenir".


PS Je tombe ce matin sur une tribune libre, dans "Marianne" , de Nathalie Kosciusko-Morizet s'en prenant avec une violence inouie à Madame Royal. Je suis tombé de haut. Tout le monde sait que je n'ai jamais fréquenté de près ou de loin les sphères du pouvoir Chiraco-Sarkosien, mais j'avoue que jusqu'alors j'avais beaucoup de respect pour cette députée talentueuse , compétente sur les sujets qui étaient devenus sa spécialité( écologie, développement durable, charte de l'environnement) et très courtoise dans les débats où mon téléviseur m'a propulsé de temps à autre. Mais qu'est-ce qui a bien pu la pousser à commettre ce pamphlet indigne. N'étant pas machiste, je ne peux penser à un réglement de compte entre femmes! Alors? Une façon de ne pas se faire oublier après avoir manqué le premier wagon de la sarkosie où beaucoup l'attendaient à l'écologie? Trop proche de Chirac? Pas assez de Juppé? Pourquoi pas un poste de ministre ou de secrétaire d'Etat après des législatives réussies( sans trop de risque dans votre circonscription madame) ? Après tout le cas Besson est là pour démontrer que plus on tape sur la Dame plus cela rapporte. Mais je n'ai peut-être rien compris. On n'a plus le droit de critiquer le pouvoir quand on a perdu une élection? " on a juridiquement tort parce qu'on est politiquement - j'ajoute provisoirement-minoritaire?" ( je sais , c'est un propos de Gauche 81. Irait-on vers un "congrès de Valence" de l'UMP?)
Peut-être que Madame la députée sortante pourra m'expliquer: en effet , je ne fait pas partie de ces "français Madrés(sic!)" qui ont avec clairvoyance choisi Nicolas Sarkozy, avec "une majorité jamais vue depuis de Gaulle(resic)". Pourquoi oublier si vite les 54% de Mitterrand en 88? Ah oui, c'est vrai. Le looser de l'époque s'appelait Chirac mais c'est comme pour De Gaulle, c'était au Moyen-Age.

mercredi 6 juin 2007

6 Juin 44: Sommes nous tous devenus américains?

C'était le thème d'un documentaire au titre alléchant mais un peu simpliste sur Arte hier soir.
Au-delà de l'aspect militaire et décisif du débarquement, les américains entamaient en Europe un processus irréversible.
D'abord, le plan Marshall, qui de 47 à 51 allait mettre à disposition de l'Europe détruite, Allemagne de l'Ouest comprise, un budget de 85 milliards d'Euros ( équivalents 2007). Beaucoup mais peu par rapport à ce que les européens eux-mêmes investiraient dans la reconstruction. Au delà de la seule " générosité" réelle" - Les américains verseront ces fonds à un organisme créé à cet effet par les européens , l'OCDE qui répartira les sommes entre les pays éligibles sans l'intervention des américains - l'objectif des USA allaient s'avérer triple:
- endiguer ce qu'il considérait comme inéluctable, la progression du communisme vers l'Ouest
- développer une coopération militaire pour le futur (Organisation du Traité de l 'Atlantique Nord
- recréer un grand marché permettant d'écouler et de donner de donner de nouveaux débouchés aux oproduits "made in USA" ( on peut se demander avec impertinence si ce "grand marché" né en 86 ( sous l'impulsion de J.Delors) sera un partenaire ou un concurrent pour les américains!)
Cyniquement, involontairement, cette stratégie allait avoir une influence économique mais aussi culturelle décisive sur les Européens. D'abord à travers des modes de consommation, les vêtements (jeans, bas nylon...), l'alimentation ( fast food, coca cola) , le cinéma (hollywood, l'épopée des westerns, la violence des armes...), la musique (le jazz, puis la musique des noirs). Puis plus"politiquement" sur les modes de pensée. Promotion de la libération de la femme, de la libération des moeurs, de l'organisation managériale libérale . Comme le disait le cinéaste Wim Wenders, les USA, pays jeune, peuple jeune, étaient totalement tournés vers la création, l'innovation, le FUTUR. Et à cettte époque, l'Europe, et plus particulièrement l'Allemagne, n'osait encore regarder son passé. Alors effectivement, le terrain semblait sans résistance à cette offensive aux vertus alléchantes et immédiates après les années de privation. Le journaliste -écrivain Philippe Labro ayant découvert très jeune à cette époque les Etats- unis, ses paysages grandioses, ses mythes( Hemingway, Hollywood,la nouvelle frontière) et son mode de vie constatera "les dix ans de retard que la France gardera toujours sur les States"

Mais si la surface s'est effectivement uniformisée- il existe un mode de vie global aujourd'hui, jusque dans les anciens pays communistes qu'on peut qualifier d'occidental si on ne veut pas le qualifier d'américain- l'Europe, "le vieux continent" comme disait Dominique de Villepin dans son désormais célèbre discours à l'O.N.U sur notre refus de participer à la guerre contre l'Irak- les Européens n'ont en rien perdu ni leur identité ni leur sens de l'histoire. Ils résistent. A tort s'écrient les fascinés du rêve américain! Qui a raison?

De fait la relation disons entre la France et les états-unis restera toujours dans l'ambiguîté.
- Un Grand point commun: le sentiment réciproque d'être la terre de l'universalité dont le modèle et les messages s'adressent en permanence au monde entier
- Une faille immense : si les valeurs universelles se ressemblent, il y a peu de points communs entre 1783 et 1789 et les notions de liberté, d'égalité et de respect de la constitution n'ont pas du tout le même sens d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique
Et donc une attitude permanente entre fascination et rejet, entre haine et passion.

Le millénaire qui commence est celui de l'apparente victoire absolue du modèle néo libéral américain.Celui de la lente mais inexorable descente de l'apparente influence de la France.
Mais tout ne serait-il pas dans ces "apparences" . La "Globalization" avance. De nouveaux géants apparaissent. Va-t-on vers la chute de l'empire? A terme, je le crois.La puissance militaire ne suffit plus. Il suffit de voir la situation en Irak. Les poids lourds économiques se préparent à la confrontation( Chine, Inde, Brésil, Europe, Indonésie, Corée, Australie...)

L'histoire n'est que rapports de forces. La France sera une France forte dans une Europe forte dans un monde de tous les dangers. La mondialisation est à ce millénaire ce que fut l'apparition de l'ère industrielle au 19ème siècle. Le temps s'accélère. Mais nous ne serons ni tous mondiaux, ni tous américains. Des hommes peut-être. Si nous vivons en intelligence avec notre passé, notre planète et nos diversités.

Un coucher de soleil sur la plage d'Audresselles face à l'Angleterre, une randonnée dans les Alpes face à l'Italie, la garrigue et les cigales sur les hauteurs d'Aubagne, la jeunesse colorée, la vitalité, l'envie d'être de ce siècle. Ayant voyagé du Canada en Pologne, de la Jordanie en Israël, prêt à partir pour la Californie ou le Vénézuela, un fils à Dublin, une fille à Rome. Je me sens bien dans ma peau de Français , citoyen du monde.

PS dans le monde totalement américanisé des grandes écoles de commerce françaises, j'ai passé des heures à essayer d'expliquer la valeur ajoutée de la culture française à ma responsable des relations internationales, Polonaise par son père, américaine par son mariage, vénézuélienne de naissance ...et française d'adoption. Elle a eu la gentillesse de me dire, après mes lectures de poèmes , mes interprétations de chansons, sa vision de mon "art de vivre" que j'étais le premier à l'avoir presque convaincue. Voilà. Rien n'est jamais perdu.

mardi 5 juin 2007

Ribéry: bienvenue au club


Dans notre univers hyper communicant, il est affligeant de constater combien les propos de tous sont uniformisés, standardisés, formatés. Qui aujourd'hui ne prend pas ses cours de "communication" : hommes ou femmes politiques, artistes, people en tout genre. Je m'intéresse aujourd'hui aux sportifs et plus particulièrement aux footballeurs.Je sais le foot il y a les pour et il y a les contre.Inconciliables. Moi, j'ai l'impression d'être né avec un ballon au pied. Non- comme pourrait le penser certain- ce n'était pas génétique: mon père était allergique et mon grand père aussi ....
Mais il y a deux sortes de passionnés, les vrais et les faux. les vrais issus des quartiers populaires et qui comme moi passent des journées entières à taper dans une balle, les blousons servant de poteaux de but, les coupes du monde étant inlassablement jouéees et rejouées.Ceux qui comme moi, dès 10 ans, allaient le Dimanche après-midi au Match de V.A ( j'habitais la banlieue de Valenciennes) dans "la tribune de fer ", au milieu du club des supporters. Echarpes, fanions et trompettes. Bon enfant. Même si déjà ( en 59/60) les odieuses allusions racistes étaient spontanées, banales mais troublantes : les joueurs noirs s'appelaient Blanchette(!). A la mi-temps , le speaker du stade lançait sa grande "réclame": " Mi-temps, repos pour le joueur et pour vous spectateur le temps de fumer votre cigarette préférée,une....de la régie française des tabacs". Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, les jeunes des quartiers populaires soient admis dans les stades: les prix sont trop chers? leur supposée violence inquiète? Le racisme est devenu plus insidieux ? Dommage.
Mais il y a aussi les faux: ceux qui à l'issue d'un repas pris rapidement à la fin d'un conseil d'administration, embarquent leurs amis politiques, journalistes dans leur jet et s'engouffrent dansles parkings privés d'où ils rejoignent prestement leurs loges de "sponsor" ( l'entreprise a payé cher!) . Les vêtements sont de marque, y compris la casquette, qu'on agitera gentiment en faisant semblant de faire la "ola". On trouvera bien le temps entre deux coupes de champagne et trois petits fours de s'extasier devant un geste technique imaginé.
Revenons aux discours. Avez-vous Canal? cette chaîne a réussi en moins de dix ans à passer de la chaîne spécialiste du foot, animée par des journalistes compétents, par des techniciens innovants ( Merci Charles, Thierry, Douce et sa palette etc...)à la chaîne du FOOT People, animée par les stars vieillissantes du football, certes brillants joueurs mais piètres journalistes , baptisés du sublime surnom de "consultant" Dites docteur, c'est grave, c'est combien la consultation? ( Celui que je préfère c'est Zidane, il se fait très rare, et ses commentaires sont laconiques :' BIHIN, RIHIN, TREBIHIN". )
La remise des trophés de l'Union nationale des footballeurs professionnels est carrément devenue "les césars du football" avec décor, tapis rouge, Olympia, public et trémolos.
Sur cette chaîne, comme sur les autres d'ailleurs, on ne regarde plus jouer les hommes , on les écoutes parler, format:" Oui, on est content ,on a pris les trois points; Oui, je suis content mais je veux surtout remercier les autres , c'est le collectif avant tout; Le coach l'avait demandé, on a été solidaire, on a rien lâché....etc.etc.
Alors quelle joie quand vient l'inédit, l'imprévu, la lumière et elle vient souvent des joueurs les plus simples, les plus populaires au sens chaleureux, spontané et modeste du mot.
Je voulais tirer mon chapeau à tous ces "artistes" de la rue, des quartiers sincères jusque dans la clarté de leur expression.
" Je me sens la tête bien dans les baskets" vient de déclarer Frank Ribéry. " Il faut qu'on se retrousse les coudes " avait dit Jean-Pierre Papin qui rêvait d'aller en Amérique.Frank fera son chemin d'homme. Jean-Pierre le fait discrètement mais brillemment. Il entraînait cette année le RC Strasbourg qu'il a fait remonter en Ligue 1. Il a créé aussi en 96 l'association
" 9 de coeur" pour venir en aide aux enfants atteints alors de la même maladie que sa fille.
A l'autre bout du spectre, ils rejoignent un autre poète footballeur qui laissera son nom dans l'histoire du sport et de la poésie/ Eric Cantona bien sûr. Et je ne peux résister au plaisir de vous laisser méditer ( si, si ,on peut encore) devant la réponse qu'il a faite un jour à la meute de journalistes qui voulaient le questionner sur le geste violent " agression caractérisée de Karatéka" faite sur un supporter anglais qui l'avait insulté: " Quand les mouettes suivent le chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines.....(?)

lundi 4 juin 2007

Mozart, le génie cette fois

Soirée d'hier et journée consacrée à la musique
le "Requiem en ré mineur" de Mozart d'abord donné à l'opéra de Dresde, par le choeur de la chapelle , sous la direction de sir Colin Davis, en mémoire de la destruction de la ville de dresde le 13 Février 1945.
Pas de commentaire sur l'oeuvre, écrite avec sagesse, émotion et audace par un jeune homme. Une osmose totale entre un choeur, des solistes, un chef et un public autour du souvenir d'une journée terrifiante. On l'a certes déjà dit: " comment l'homme peut être celui qui écrit et qui pleure en écoutant un requiem, celui qui fabrique et lance à l'aveugle ces engins de mort que sont les bombes ou massacre les innocents?" Mystère insondable que seule la musique transcende parfois.
Puis, un CD des "Voix de Mozart": celles de Nathalie Dessay ou Walter Berry dans "La Flûte Enchantée", Téréza Berganza dans "les Noces de figaro", Placido Domingo dans "Don giovanni", Elizabeth Schwartzopf dans "Cosi fan tutte" ou Kiri Te Kanawa dans "la messe en ut mineur". J'ai bien mis cinquant ans avant d'apprécier l'opéra. Je sais que je suis pas le seul mais pourquoi faut-il tout ce temps pour se révéler à soi-même que la voix est le plus beau des instruments de musique.
Jusqu'alors , je ne connaissais et je n'avais vu que "Carmen" de Bizet. Je ne sais pas si les mélomanes experts sont du même avis mais j'ai revu hier soir j'ai revu l'opéra dans une mise en scène de Jérôme Savary aux chorégies d'Orange, avec Roberto Alagna, "Don José", et Béatrice Uria-Monzon, "Carmen" avec la même passion et la même émotion qu'il y a trente ans.
Aujourd'hui, je pense toujours que "l'amour est enfant de Bohême, il n'a jamais , jamais connu de loi, mais ....prends garde à toi!". Je suis toujours attendri par cet enfant désarmé qui pleure" la fleur que je t'avais jetée". Et je brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé , pour cette Carmen de feu! Mélomane ou nostalgique?

Pour ceux qui ont le temps de s'interroger sur les génies précoces tels Mozart, je suggère l'excellent documentaire sur Arte ce Lundi 4 22h15 (rediffusé ce Vendredi 8 à 15h10) : " Voyage au centre du cerveau ou les surdoués de la créativité" où certains scientifiques suggèrent- prudemment- que ceux-ci n'auraient pas un plus dans leur cerveau mais plutôt une défaillance qui les désinhiberaient, libérant leur perception de tout préjugé ou tout stéréotype! les rapprochant- modérément- en cela de certains autistes...faut-il y voir des potentialités nouvelles à explorer pour tous. A suivre dans l'aventure mystérieuse du cerveau humain.

dimanche 3 juin 2007

C'est Mozart qu'on assassine?

Chirac avait son papa Guéna. Sarkosy a son papa Guaino. Serait-ce la flûte enchantée ou du pipeau? Si j'en crois le choeur des vierges (? j'en doute. Les voix des médias sont très pénétrables) Raphaëlle, Catherine et toutes les journalistes, il y a de l'hypnose dans l'air. Non , je n'ai pas parlé d'hystérie, ça c'est pour la voie Royal, disaient les mêmes. A la moindre critique, on nous rebat les oreilles : " C'est le petit Nicolas qu'on assassine!"
Moi, je crois plutôt que c'est "nos arts" qu'on assassine. L'art de vivre surtout. Pris entre les bûcherons de Roland ( oui, ils ont des cors) et les footing médiatiques de ministres à la recherche d'un souffle ( du troisième ou du quatrième), qui ne se sent dès le matin épuisé, la conscience inquiète au détour d'une promenade champêtre ou pire d'une méditation silencieuse?." parce que chez ces gens là, Monsieur, on ne pense pas, on strike...
"L'art d'expliquer, l'art de débattre, l'art d'accoucher", comme disait Socrate ( non ce n'est pas un joueur brésilien et il n'est pas le héros des dialogues de Platini)
Je plaisante, mais je pense qu'une bonne partie du peuple de France est en lévitation. Il dit à Merkel " viens" et "elle vient", Il dit à Zapatero"converge" et il "converge". IL dit à Uribe: " libère " et " il libére ...peut-être.
Ne vous méprenez pas. Je n'ai pas la moindre intention de plaisanter sur des sujets aussi sérieux que le redémarrage de l'Europe ou la libération d'otages indignement retenus. Je souhaite même- au delà de tout esprit partisan- que sur ces deux sujets et peut-être d'autres ( la réflexion sur l'avenir de la planète ou l'indispensable réforme des universités,) il réussisse.
Mais, on ne le sait que trop, la politique est certes un art mais pas celui de l'occultisme ou de la lévitation et l'art de l'homme politique n'a rien à voir avec celui des moines tibétains.
Des amis à lui le disent et le répètent: " Nicolas n'est pas le diable que d'aucuns ont décrié, c'est tout au contraire un affectif". Et bien justement je les crois et depuis longtemps je pense que le talon d'Achille de notre Napoléon est son époustouflant appétit d'être le meilleur pour être aimé. Ce qui est une grande faiblesse.
Puisse-t-il descendre très vite de son nuage et retrouver la réalité , la "réalpolitik" comme dirait (son presque ami?) Védrine. Il y aura la confirmation que la politique est un art certes martial, où il faut affronter des intérêts divergents, imaginer des passages étroits, que la ruse, la surprise et la sincérité en sont certainement d'inévitables ingrédients mais qu'en tout cas, il ne suffit pas de vouloir faire pour faire. Mais que nul n'est maître du Temps. Et qu'on prend de grands risques à vouloir concentrer trop de pouvoirs entre les mains d'un seul.
Car si les mauvais vents se lèvent et si le monde ne tourne pas comme il l'entend, alors il sera seul. Lâché pour avoir fait "rêver" et croire à tout un peuple que tout devenait possible. Le roi sera nu. Face à la rue. Dont les réveils sont brutaux.
Je ne le souhaite pas. Ni pour lui, ni pour la France.
Alors, Je vous en supplie , rendez lui , rendons nous service : critiquez le, opposons nous. Résistons.
Comme chantait Brel:" Mon père disait...je me fais capitaine d'un brise lame pour ceux que j'aime..."


PS je me suis laissé dire que le Président n'avait pas beaucoup de temps pour lire. Alors je lui conseillerai juste de (re?)lire quelques fables de La Fontaine: " Le lièvre et la tortue" ou " la grenouille qui veut...." " selon que vous serez puissant ou misérable etc..."

PS 2 ( parti socialiste cette fois) Messieurs les vétérans, je vous en prie, passez le relais, cultivez l'art de la retraite, avant que tous nos Mozart ne meurent assassinés.

samedi 2 juin 2007

La sonate de l'homme bon

J'avais vu à sa sortie " Good Bye Lenin" le film de Wolfgang Becker. J'ai vu il y a trois semaines pour la deuxième fois "la vie des autres" de Florian Henckel Von Donnenmarck. Cela m'a donné envie de revoir le premier dans la foulée. Parce qu'il s'agissait de deux regards allemands sur la courte histoire de la D.D.A, l'Allemagne de L'Est, la république démocratique qui a vécu de 1945 à la chute du Mur de Berlin en 89? Peut-être! Peut-être aussi parce que , comme tout un chacun, je suis à la recherche de l'utopie perdue? rappelé à l'ordre de la fin des totalitarismes étatiques ? Inquiet du retour des peurs millénaristes, religieuses ou écologistes? révolté par l'accélération d'un capitalisme financier, brutal pour les petits, arrogant et incontrôlé?
Mais finalement c'est le regard modeste et complexe que les deux cinéastes portent sur la nature humaine , au-delà d'une analyse qui, tout bien pesé , pourrait concerner toute entreprise totalitaire, qui a ouvert toute mon émotion et a emporté ma conviction.
Au moment où le prix Goncourt est allé sans retenue à un Jonathan Litell qui nous jette à la face , avec une certaine complaisance, l'histoire d'un jeune officier nazi et son insoutenable humanité,
A l'heure où d'autres, provoquant ma révolte, avouent leurs interrogations sur le caractère de cette nature, totalement déterminé , par l'origine sociale pour les uns ou pire génétique pour d'autres, je m'attarderai plutôt sur deux des principaux "héros" de ces films (pour le reste je renvoie le lecteur aux scénarios, l'histoire de la terrible STASI, police politique de la R.D.A, acharnée sur un couple d'artistes ,lui écrivain, elle comédienne pour "la vie des autres" et l'invraisemblable aventure de cette mère de famille est-allemande tombée dans le coma juste avant la chute du mur et se réveillant dans le nouveau monde que sonf ils va tout faire pour lui cacher dans "Good Bye Lenin"
Où donc est la vérité entre cette terreur glacée qui court tout le long du film de Donnenmarck et qui semble être le lot quotidien de tous ces allemands là et la véritable -même si elle est souvent gentillette- nostalgie des ces "wessies" qui ont bien du mal à cacher leur difficulté à vivre dans la brutalité de l'univers capitaliste ?
Sans doute dans cet étrange animal qu'est l'homme, qui cherche perpétuellement sa liberté au milieu d'indépassables contradictions:
Qui est vraiment Wiesler, l'agent de la STASI " HGW XX 177" ? C'est un homme à l'apparence froide, qui fait son métier sans passion mais sans états d'âmes. IL écoute, il écrit, il transmet aux chefs. Par instants, il semble touché par ces artistes qu'il ne fréquente guère. Le metteur en scène, la belle et trouble comédienne, ou l'écrivain suicidé? Il va entrer dans l'ambiguïté, continuer à transmettre puis "oublier" de transmettre. Il ne trahira pas. De plus, devenu suspect aux yeux de ses chefs, il fera avouer la belle- qu'il aime?- dans les locaux de la police. Mais il sauvera Draymann le metteur en scène au prix de sa propre perte et de la mort de l'actrice.
Il paiera -loyalement?- sa faute en "décollant" les timbres des courriers passés à la censure de la police politique, acteur passif d'un système qu'il a pourtant percé à nu.
Après la chute du mur, il devient modeste facteur, porteur de lettres qu'il n'ouvre plus, à la recherche de l'homme qu'il a sauvé et qui peut-être l'a sauvé? Celui qui a repris la longue ouvrage des écrivains maudits pour écrire "la sonate de l'homme bon" , peut-être cet oasis d'humanité dans l'univers glacé des sociétés.
Et qui est Christiane Kerner, cette honorable citoyenne, exemplaire dans une démocratie populaire essouflée, qui , fidèle au " socialisme" n'a pas voulu suivre son mari passé à l'Ouest? Elle passe ses journées, écrivain public dirait-on aujourd'hui, à envoyer aux mêmes responsables politiques que ceux de "la vie des autres" des suppiliques pour des menus services à rendre à la population, et qui sans aucun auront été rendus!
Si elle y croit, son fils , lui ,n'y croit plus beaucoup. Il est de toutes les manifestations, pour un temps encore durement réprimées, contre le régime. Mais s'il semble en phase- un temps- avec les vertus de l'Ouest, il va réagir sans nuance quand sa mère après des mois passés dans le coma va revenir vivre sa convalescence dans le petit appartement familial, après la chute d'un mur qu'elle n'a pas vu tomber: il décide et convainc tout son entourage de cacher la vérité à sa mère et de faire revivre "artificiellement" l'univers de "Lénine" dans l'appartement et autour. Quels miracles à accomplir pour retrouver le café, les cornichons d'autrefois, "détourner " les émissions de télévision avec la complicité d'un copain apprenti cinéaste fabriquant de fausses cassettes avec des discours du nouveaux responsable du parti.( un cosmonaute qui a vu le petit monde si beau de tout en haut!).. qui est amené à expliquer la ruée des gens de l'Ouest vers l'Est par l'épouvantable chômage qui règne là bas et la naturelle solidarité socialiste des Wessies: Maman avait tellement vu de BMW et de publicités tapageuses inhabituelles ( coca cola!) dans les rues lors d'une escapade imprévue ?
Et elle y croit, Christiane, ou au moins on croit qu'elle y croit. Les voisins associés au " salutaire mensonge, un choc la tuerait" sont pitoyables et crédibles.Ils ne se font pas prier: c'était mieux avant, pas de chômage, logement et nourriture pour tous.
Y croira-t-elle jusqu'au bout? Là aussi l'ambiguïté apparaîtra ici où là. Dans le comportement du père qui revit à Berlin et qui retrouve les siens.Dans l'aveu suggéré du "mensonge" par la petite fiancée du fils à Christiane? Dans l'aveu de celle-ci à ses enfants : "non, votre père ne m'a pas laissé pour une autre , j'étais d'accord pour passer à l'Ouest! " pour la liberté? par amour?
Le doute s'installe mais une dernière phrase tombe:" je n'ai pas eu le courage, j'ai eu peur pour les deux enfants dans ce monde là! "
L'amour, la lâcheté, la liberté, la sécurité, la trahison,la souffrance, la rédemption, la mort, la solidarité, le suicide, la vie. Pour la vie.
A voir et revoir. Good Bye Lénin et...au revoir?

vendredi 1 juin 2007

Le troisième tour

Non, je ne vous parlerai pas des législatives mais de Roland-Garros.Là on tire à balles réelles et la terre entière est battue. Par le vent et par la pluie. La faute aux nuages (the clouds at Saint' Cloud Gate). C'est le moment où , quand mon emploi du temps le permet, je commence à regarder quelques images. Avant on a droit soit aux interminables matchs en cinq sets entre deux inconnus méritants ou aux matchs expédiés en trois sets de Nadal . Je quitte à l'instant un palpitant Montfils-Nalbandian. L'ancien a gagné avec talent, maîtrise et sang froid. Car il a eu chaud. Mais , si tu frappes toujours plus fort tes premiers services, si tu continues à vivre comme tu le fais sur tout le court, si ton oeil malicieux et ton intelligence d'attaque les pressent encore davantage , les Nadal, les Federer et tous les autres te regarderont venir, hésitants et surpris, alors, tu seras un homme Montfils.
J'ai quand même du mal à me mettre vraiment au tennis d'aujourd'hui. Même les tenues colorées sont devenues banales et Agassi n'est plus là.
Il faut mesurer 1,90m et servir à 210km/h : bien mais y a t il quelque part un Tchang pour servir à la cuillére?
Où sont les volées de l'artiste Step Edberg, les colères de Connors, le génie gaucher et la mauvaise foi de Mac Enroe?
La nostalgie vous dis-je...Heureusement Amélie est toujours là même si sa Mary l'a quittée; et voici Marion.Et j'aime beaucoup Sharapova. Pour son tennis. Je reviendrai en deuxième semaine
Précision linguistique: j'ai entendu un commentateur parler d'une "drache" pendant le match Vliegen-Gasquet: Il s'agissait bien sûr d'une averse et l'érudit de nous expliquer que Vliegen était belge et que son dialecte local...Arrêt' m' fieu ché du chti
Ben fok j'ail fermer l'ferniette y va pluvoir din m' mason ( in picardie, y drache aussi.)

jeudi 31 mai 2007

la dernière feuille s'envole

Avec le dernier jour de Mai , s'envole la dernière feuille, la feuille dure , la feuille d'impôts. Ne soyez pas inquiets mes amis, elles reviendront, et qui plus est allégées de mille cadeaux pour vous par Not' Bon Mait'. A condition que vous faisiez partie de sa famille, celle qui n'a pas forcément travaillé beaucoup mais qui a gagné beaucoup. Les "people" par exemple: on gagne beaucoup à être connu! Même si on ne fait pas partie de la France qui se lève tôt.
Mais pour savoir à quoi s'en tenir , il vaut mieux attendre un peu. Ces temps d'annonces et contre annonces sont du plus mauvais effets: les bourses et les financiers préfèrent la stabilité.
A quelque chose malheur est bon: je lis que depuis l'élection présidentielle, le moral des ménages, mesuré comme tout le reste et comme il se doit par sondage, a brusquement bondi de six points. Bonheur relatif pour Le Nouveau: c'était pareil en 95 avec Chirac et en 97 avec Jospin. Finalement ce n'est que la rupture tranquille.
J'ai beau chercher dans le catalogue de la redoute ( je n'y trouve en effet que des choses redoutables), je voulais dire dans le fatras de promesses du candidat, je n'y trouve rien qui me concerne: trop pauvre pour le bouclier, l'abolition des privilèges(pardon le rétablissement des privilèges ) par la supériorité de l'héritage sur le travail, pas endetté car je viens de rembourser ma dernière échéance de remboursement de prêt ( pour la première fois de ma vie, je suis plutôt privilégié, ce n'est plus ma banque qui est propriétaire de mon modeste logement. Juste à l'heure de la retraite. De plus , je ne peux plus travailler plus. Et je suis heureux de ne pas relever du RSA. S'il voit le jour! Comme disait Brassens:" pauvre Martin, pauvre misère"
Mais sans attendre les conseils de Sarkozy 1er, j'ai élevé mes enfants avec le sens du devoir, de l'autorité , de l'effort et de la morale: je vais donc leur demander de travailler plus pour me faire gagner plus en cotisant plus. V oilà. J'ai quand même l'impression d'avoir trouvé dans ce nouveau Sarkoland une petite aire pour le gens du voyage que je suis. J'attends quand même avec inquiétude les premières mesures ( non pas de l'internationale) mais du Ministère de l'immigration, de l'identoté nationale, de l'insertion, du co développement et des boîtes de conserve pour les petits noirs de chine qui meurent de faim.
Allons pas d'idées noires ni de rires jaunes: l'été reviendra, chaud. Forcément.Ce sera le changement. Le vrai. Climatique.






dimanche 27 mai 2007

Test d'ouverture

Voilà je me lance sur la blogophère !!

Sans blog.... me..... !

Si vous avez le temps, allez sur ce site