dimanche 8 juillet 2007

Le sacre du printemps


Je fais partie des brontosaures qui ne regardent pas la télévision,à quelques rares exceptions près: les grands moments de sport et les émissions d'ARTE après 23h. Hier soir, j'ai passé 105 minutes fabuleuses à "vivre" un documentaire sur la préparation d'une représentation du "Sacre du Printemps" de Stravinski. en scène L'orchestre philarmonique de Berlin, sous la direction de Simon Rattle et 250 danseurs, conduits par le chorégrapheRoyston Maldoom.
L'originalité de ce projet tient en deux trois mots: Passion de l'art, discipline et mixité sociale.
Rattle et Maldoom ont tous les deux eu la révélation de l'art. Rattle a su dès le premier orchestre entendu, à 10 ans, qu'il serait chef d'orchestre. Malldoom a attendu 19 ans pour avoir sa révélation devant un film sur la danse, où il avait été entraîné par des amiq alors qu'il vivait solitaire, sans projet et sans avenir.
Le pari de ce spectacle est simple: Maldoom choisit 250 danseurs pour la quasi totalité ignorant de l'art: ils n'ont jamais dansé. Ils ignorent la musique classique. Ils vont au rytme de leur baladeur et des paroles de rappeur. Ils viennent de tous les milieux sociaux , de toutes les communautés ethniques qui vivent dans le Berlin post mur.
pendanrt que Rattle fait travailler son orchestre et leur promet une expérience unique, merveilleuse, Maldoom se met au travail avec ses adolescents plutôt rétifs, difficiles à séduire. En fait, ils ont peur. peur de leur corps, peur du regard des autres, peur des différences. Les confrontations seront âpres, violentes parfois, à la limite de la rupture. Maldoom découvre, consterné;" ces jeunes n'ont aucune envie de se dépasser. Ils veulent reter au calme dans leur vie triste à pleurer. Il leur dit et répète: il n'y a rien de possible sans "discipline". Vous avez yous la force en vous, le talent. Ilvous faut seulement le révéler à vous mêmes. Et le moyen c'est la discipline que vous vous donnez pas celle qu'on vous impose. Même les professeurs sont inquiets de sexigences du chorégraphes. Maldoom les rassure:" je m'interesse plus à la pédagogie qu'à l'art",
Au fil des semaine , crise après crise, les corps vont s'assouplir, les volontés se tendre, l'envie de vivre ensemble apparaître. Pour la première fois, le groupe finit une répétition en silence. Ce terrible silence que tout le monde craint et plus encore ces jeunes qui n'y sont pas habitués dans notre monde de rythme, de clameurs et de violence. Ils vont soudain en découvrir la puissance créatrice. C'est la première grande victoire de Maldoom. Les danseurs vont comprendre que le corps est le langage absolu; par le moindre geste, par la plus petite expression du visage, par le mouvement. Il passe en revue" sa troupe". A chacun, il dit:" ti, tu porte déjà l'envie, toi, tu as le pote,tiel mais tu as encore peur, toi, tu refuses de te livrer..."
Le moment attendu et redouté de la rencontre entre l'orchestre et la troupe arrive. D'abord, une écoute d el'oeuvre que le chef demande à ses pusiciens de dédier àaux adolescents. "C'est la première fois que j'entends une musique slassique, e n'ai pas vu passer le temps."
Vient alors le jour du spectacle. Les danseurs errent dans les coulisses comme dans la fprêt de Merlin l'enchanteur. Tout est beuf. Tout est excitation. Il n'y a plus la peur, il y a le trac. Ils n'osaient parler de leur spectacle. Aujourd'hui, ils ont invités amis et familles.
Stravinski leur offre le meilleur sacre. Rattle tire de son orchestre" ce son venant de très bas pour rejoindre ces jeunes en train de monter un chemin pénible. Maldoom ne peut plus rien faire , il a tout donné.
Lumières. Nuit. Premier accord de l'orchestre. Les danseurs se jettent au centre de la scène, la terrible mort de la nature est là sous nos yeux, vécue dramatiquement par ces jeunes colorés. De cette force de mort, les notes , les rythmes et les corps vont arracher le renouveau. Le printemps est partout, lumineux sur le visage de ces jeunes qui saluent, qui ont trouvé sens, identité et motivation. Peut-être que l'été viendra. Peutêtre aussi dira "pessimiste" Macdoom, comme toutes les générations, nous avons sacrifié le futur pour jouir tout de suite du présent ?
Rattle, enflammé, voire sublimé dira, autant que l'air, autant que l'eau, l'art n'est pas un luxe , il est vital pour la communauté des hommes.






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